Répression et Intolérance : L’Affaire du Général Nianga Mbouala et la Disparition de l’ASSD au Congo

Une vue de la salle d'audience du tribunal militaire ce 29/04/2011 à Kinshasa, dont au fond les juges du seant et en avant plan, les prévenus lors du procès des presumés insurgés Eniele. Ph John Bompengo/ Radio Okapi

L’affaire du Général NIANGA MBOUALA, ancien chef de la garde présidentielle n’a pas fini de faire des victimes en république du Congo. 

Pour rappel, le général reproche à une de ses femmes d’entretenir une liaison amoureuse avec une autre femme.  La famille de cette supposée amante de l’épouse du général et elle-même ont déjà subi à plusieurs reprises la foudre de l’ancien chef de la garde présidentielle. L’incapacité de la justice ou de toute autre autorité du pays de raisonner le général est due au fait le général a des liens de parenté très étroits avec le président de la république.  

Le 25 avril 2023, madame Boudzoumou Colette avait été arrêtée en compagnie de sa mère à cause des soupçons du général d’entretenir une liaison amoureuse avec une de ses femmes, même si les accusations formulées par le général ne reposent que sur des photos entre les deux femmes. Et les deux amantes se seraient rencontrées par le biais d’une association ’’ASSD’’  qui réunit en secret des membres à tendance homosexuelle et apparentés. La relation entre les deux femmes aurait débuté depuis plusieurs années, alors même que les deux femmes vivaient chacune dans leurs couples avec des enfants respectifs de leurs maris.  

Le 08/12/2023, sur ordre du général deux membres de nationalité béninoise appartenant à cette association dénommée(ASSD) avaient été arrêtés à leur bureau situé à Moungali. A l’occasion M. Guy DETE et Ghislain MOURI avaient été expulsés dans leur pays d’origine, le Bénin. Les bureaux de l’ONG avaient été saccagés et fermés ainsi que des menaces  de mort proférés à toute personne qui oserait rouvrir le bureau. 

En mai 2024, ASSD ayant bénéficié d’un financement d’une institution suédoise a fini par trouver un nouveau bureau  qui avait été ouvert dans la commune de Poto-poto, sis rue Bakoukouyas n°64 et avec un autre soutien matériel d’une organisation allemande l’association avait fini par équiper correctement ses bureaux. Et ces nouveaux bureaux n’ont pu fonctionner que pendant quatre mois, parce que le 12 septembre 2024 les hommes du général accompagnés de la police sont passés arrêtés tout le personnel qui s’y trouvait en plus d’une journaliste de la voix de l’Allemagne qui y était de passage pour quelques séances de travail.

C’est ainsi que Mme NDOMBELE TITI Burnelie Davina, Mlle Audrey Christelle MASSENGO, M. Alain serge Elenga, M. Emmanuel Parfait MBOSSA et M. SAMPAIO, caméraman et photographe venu pour le compte de Deutsche Welle-Afrique couvrir l’activité qui devait avoir lieu au siège de l’Association avait été arrêté comme tous les autres  et acheminés au commissariat central de Brazzaville. 

Le Caméraman venu pour Deutsche Welle avait été libéré deux heures après son interrogatoire. Mme Burnelie Davina NDOMBELE TITI va passer cinq en détention avant d’être libérée sous conditions le temps pour elle de prouver qu’elle n’est pas homosexuelle. Elle n’a pas dit grand-chose de ce qu’elle a vécu là-bas. Les trois autres membres de ‘’ASSD’’ sont restées détenus parce qu’ils ont été contraints d’avouer leur homosexualité selon les déclarations de Mme Burnelie. 

L’ordre a été donné de ne plus voir exister ASSD. Les jours à venir nous diront s’ils vont toujours se réunir quelque part, surtout nous restons attentifs au sort réservé aux trois membres de l’association jusqu’à ce jour privés de liberté.   

Publié le 29/09/2024 par Franklin GASSACKIS